Samedi matin, départ Rooooooad Trip to Québec avec mon coloc Burt et ses potes, direction la fête Nationale du Québec, la Saint Jean! Le Quebec n'étant pas un pays, j'ai eu un peu de mal avec le concept de fête nationale, j'imaginai une fête nationale de la Picardie... et ça ressemblait à rien. Mais Burt & co m'ont expliqué qu'ils n'ont pas besoin d'être un pays séparé pour être une nation québécoise... Soit.
Quand je leur ai demandé ce qu'ils fêtaient le 24 juin, ils me répondaient l'air ahuris "ben, la St Jean". OK, pas de prise de la Bastille, rien de notable, juste le début de l'été, mais c'est déja pas rien dans ce grand nord. Nous on sait ce qu'on fête, mais on fait pas la fête, c'est au moins aussi con.
Arrivés à Québec, on visite un petit peu entre coloc, on s'explose le bide avec un seau de Hoegaarden (pas de photos, vous comprendrez à la fin pourquoi) et on va retrouver Mojra, chez qui nous dormons, pour un barbecue au bord de sa piscine. A grand renfort d'alcool, la soirée avance, et vers 10h, les cocktails fait, nous prenons la route des plaines d'Abraham. Pareil, pas un québécois foutu de me dire qui est ce Abraham, s'il était pote avec Saint Jean-Baptiste, tout ça...
Sur la route, je constate amusée les files entières de voitures décorées de lys blancs sur font bleu, des drapeaux partout, des klaxons et des cris. tout ça à une allure de Coupe du Monde 98, Gloria Gaynor en moins, thank God. TOUT Québec est dans la rue, et fête sa nation, c'est vraiment très touchant (si, si, vraiment!). Nous arrivons enfin sur les plaines...

Les plaines Avant, pendant les préparatifs de l'après midi.

Et les plaines le soir !
Alors, comment dire... c'est comme le Parc de le Courneuve mi spetembre, mais en plus grand, avec plus de monde. Et une ambiance totalement differente: "les concerts, on s'en calice, on est là pour faire la fête". La Courneuve donc, avec une ambiance "reveillon de l'an 2000 sur les Champs" ou 'Coupe du Monde 98", j'imagine, j'y étais pas !
Et au milieu de toute cette fête, je créais l'évènement de temps en temps, dès qu'on m'entendait parler en fait. Une petite poignée de gens se jetait sur moi "oooooh, ça sonne français ça comme accent! Qu'est ce que tu fais sur les plaines? ça te plait Québec? tu t'amuses? Bonne Saint Jean à toi! Va falloir du boulot si tu veux faire une fête pareille en France". Ils ont pas tout à fait tord.
Je passerai sur les concerts, c'était de la musique québécoise. Bon, j'ai reconnu trois chansons, dont que je connaissais pour de vrai, je suis pas trop passée pour une conne.
Au milieu de tout ça, évidement, ça picolait sec. Pour les soucis de cheville que me connaissent les Grignonais, j'ai fortement limité ma consommation sur ces plaines pleines de fourberies, et bien m'en a pris, j'ai du m'occuper de deux ivrognes en puissance!
J'ai d'ailleurs voulu les prendre en photo, mais ils se sont écrasés comme deux grosses loques...

à gauche Claudé, à droite Burt, mon cher coloc...
Je passerai les détails de la mise en branle pour le retour, Claudé eu Burt ayant décidé d'aller voir qui était "l'ostie de gars à la chemise blanche" (comprendre, le mec qui parlait entre deux concerts...) mais enfin, nous prenons le chemin de la sortie. Une fois dehors, Bertrand s'est mis en tête de faire un triathlon. Il a couru un peu, et s'est vautré comme une merde dans le gazon. Faisant trois têtes de moins que lui, je tente de le retenir, mais il s'enfuit, court à tout peter 5 mètres, se prend le pied gauche dans le pied droit, à moins que ce ne soit le contraire, et s'écrase sur le bitume, la tête sur le coin du trottoir. Les deux genoux en sang, le front ouvert des deux cotés, plus de peau sur la main, juste un immonde accordéon de chair au bas de la paume, plus d'épaule non plus. Mais il se relève, le corps humain et fascinant. Et il se remet à courir. La connerie aussi est fascinante. Oui, il est retombé au bout de 5 mètres. Toujours sur le bitume.
Il a encore fait un peu le con sur le retour, mais j'avais arrêté de m'en occuper. Une chance qu'une fois arrivés chez Mojra il n'ait pas fini son triathlon dans la piscine. De fait, il s'est encore vautré comme une merde sur la terrasse et a jugé opportun de se coucher. L'heureuse idée!
Et là, la fin de l'histoire: Bertrand avait pris de très jolies photos, mais malheureusement, dans sa guerre contre le sol, il n'a pas perdu que ses genoux et son front... Mais il tient la conclusion, bel leçon de... de je sais pas trop, mais bon, belle leçon : "contrairement à mes genoux, la caméra photo ça se remplace"
(pas les jolies photos de moi, étron)